Du 17 au 26 Aout 2O11 à l'Office de Tourisme de Saint Aubin sur Mer
exposition sur la carrière sportive du cycliste normand Camille Clérambosq
Photos originales et agrandissements , contrats sportifs , presse , courriers d'époque , affiches , maillots , bicyclettes , palmarès etc .
Camille Clérambosq Ce nom ne vous interpelle peut-être pas et pourtant ce Normand fut un très bon coureur dans les années 50 . Né en 1920 et disparu en 2003 , Camille Clérambosq se classa à la 2e place du Tour de L'Ouest en 1949 remporté par un certain Louison Bobet mais également 2e de Paris Camembert , devancé à l'arrivée par le Morlaisien Ange Le Strat . Une exposition , mis sur pied par son petit-fils , retraçera la carrière de ce coureur .
CAMILLE CLERAMBOSQ
Camille Clérambosq est né le 10 septembre 1920 à St Gabriel du Brécy , en Normandie dans le Calvados . Issu d'une Famille modeste , il passe sa petite enfance au Fresnes Camilly avec sa sœur Louisette et son jeune frère Gabriel également cycliste . Ses débuts dans la compétition cycliste remontent à 1939 , date à laquelle il fit ses premières armes à la FFC au Havre Véloce-Club-Sanvicais . Modeste garçon boucher , il eut pour s'entrainer , la bicyclette chargée du panier de viande à livrer . Sa première épreuve fut une victoire contre la montre ; il court alors en 4ème catégorie sur Cycles Spécial Bultel .
La guerre vint lui scier les jambes en plein élan . Il se retira à Caen pour gagner sa vie et reprit la compétition en 1941 sous les couleurs de l'Union vélocipédique Caennaise sur Cycles La Perle . Le lieu était bien mal choisi car il y subit le terrible bombardement qui détruisit une grande partie de la ville en 1944.
Les événements ne lui permirent pas de se préparer d'une façon sérieuse .
Le quinze mai , de cette même année en début d'après-midi rue de Vaucelle chez Yvette Marie la future épouse de Camille , qui il est vrai est déjà un coureur cycliste renommé , ils sont là , une dizaine de jeunes gens réunis pour parler cyclisme . Lorsque brusquement , une troupe d'hommes armés surgit dans les dédales de passages et de jardins caractéristiques de ce quartier . Des Allemands .
Camille sauta par la fenêtre et s'échappa . Des balles sifflent au dessus de sa tête
Ses Camarades ont été moins prompts à réagir . Il sont arrêtés et conduits rue des Jacobins . Pour la plupart relâchés à l'exception de trois personnes , dont Colbert Marie 17 ans frère d'Yvette . Torturé , enfermé à la maison d'arrêt de Caen et fusillé , le 6 juin .
Il entre au service déminage , des plages de Normandie et du secteur Sully - Grandcamp jusqu'à la fin de l'année 1945 .
En 1946 , Camille , pris par ses affaires ne put participer qu'à quelques épreuves , mais revint en 1947 ou il fera les beaux jours de U.V.C . Décidé enfin à prendre le vélo au sérieux , il court sur cycles Arliguie avec comme directeur sportif et ami André Tribouillard , encouragé par ses performances et décidé à faire mieux encore .
En 1948 ses premières courses semblaient lui donner raison . Mais hélas il était écrit que Camille n'atteindrait pas son but cette année là encore . Une chute grave en effet , dans Caen-Bernai-Caen devait l'amener pour deux mois d'hôpital et six mois de plâtre . Tout autre que lui aurait sans doute alors désespéré , mais Camille têtu , déclarait : « qu'il ferait sa rentrée avant la fin de saison » . De fait le bras encore en écharpe , le guidon relevé , il roulait déjà : « pour s'endurcir »
Sympathique , modeste , courageux , tenace et revanchard …
C'est en 1949 qu'arrive enfin la consécration , Champion du Calvados , il devient une gueule rouge …
Il quitte son métier de boucher pour travailler à la mine de fer Saint André à May sur orne pour : « avoir la possibilité de s'entrainer » avec en ligne de mire , une participation au Tour de France .
Coureur régulier , puissant rouleur , excellent grimpeur il ne lui manque qu'une pointe de vitesse .
Tour de la Manche 5 ème et 1er Normand
Tour du Calvados 6 ème
Tour de Lorraine 24 ème
Sélectionné pour le Tour de l'Ouest , il est maillot jaune virtuel durant 80kms dans la cinquième étape St Brieuc-Caen , il prendra la deuxième place de l'épreuve au classement général , à une minute derrière Louison Bobet , mais devant de multiples champions de la catégorie des Buysse .
Camille intègre le Camp d'Or à Menton en 1950 pour un stage d'entrainement
avec les meilleurs routiers Français .
Indépendant se refusant toujours de passer professionnel , Camille vend les biscuits de son président de club Mr Malandain . Il peut ainsi s'entrainer quand il le désire , ce travail au grand air aura été plus sain pour ses bronches que les poussières malsaines de la mine .
Son manque de vitesse au sprint , lui fit défaut à de nombreuses reprises . Le nombre de victoires dans sa carrière est bien loin de refléter ses qualités et son potentiel réels .
Camille connaissait trop bien sa carence en matière de sprint , cela le paralysait souvent à l'approche des lignes d'arrivée et le privait de la confiance nécessaire dans le final .
Dans Paris-Vimoutier (camembert) il rata de peu une belle victoire , lorsque Ange le Strat porta une attaque décisive en vue de l'arrivée , Camille était revenu sur lui de très belle manière . Il était vraiment costaud et l'aurait certainement déposé sur sa lancée , mais il n'osa prolonger son effort . Et sur la ligne , Le Strat le régla au sprint , comme prévu .
Mais en partant de plus loin , Camille savait être très puissant .
Comme dans le Grand Prix Maurice Latour par exemple , ou il a triomphé après avoir usé ses adversaires durant la course et en partant tout seul à 16kms de l'arrivée .
Tour d'Afrique du nord 10 ème et 1er Français métropolitain .
Une chute dans le Grand Prix du débarquement l'empêche de prendre le départ du Championnat de France , un accident qui le prive de Tour de France , le coup le plus dur de sa carrière .
Robic ,vainqueur du Tour en 1947 et chef de file de l'équipe de l'Ouest ,lui préférant l'italien d'Angers , Gino Sciardis qui fut le Domestique de Bartali et Coppi l'année passée …
Il pensera longtemps : « être né le lendemain de la chance ».
En désaccord avec René Arliguie , il intègre l'équipe Mercier en octobre , sous les couleurs René le Grevés avec Antonin Magne comme directeur sportif .
En 1951 il devient professionnel , et pour sa troisième participation au Tour de l'ouest il sera l'équipier de Rick Van Steenbergen . Bien classé au classement général il est désigné par son directeur sportif pour être au service exclusif de son leader , Camille ne pourra donc plus jouer sa chance . Le grand Rick avec une équipe dévouée et clairvoyante remportera le Tour de l'ouest 51 . Camille terminera 17 ème au classement général .
En 1953 , il reprend du service chez les diables rouges d'Arliguie avec René Arliguie comme directeur sportif , quitte l' UVC et prend sa licence à l'AVC Saint-Lo .
En 1954 il reprend son statut d'indépendant . Dans le Prix d'ouverture Noël Hernault à Lisieux , Camille est impressionné par un jeune , qui surclasse ses adversaires dans le Mur St Laurent , à l'arrivée il l'interpelle : « C'est toi Duplessis? Tu fais combien ? » Il se prendra d'amitié pour ce jeune cycliste prometteur , du nom de Michel Duplessis , le prendra sous son aile et lui donnera de précieux conseils sur les tactiques de course . Duplessis deviendra champion de Normandie et détenteur du Maillot des jeunes de Paris-Normandie
De1955 à 1957 il est licencié au Vélo moto-club Ouistréham Riva-Bella .
Camille intègre une dernière équipe , Alcyon Femen en 1957, avant de mettre un terme à sa carrière , il quittera la Normandie et s'installera à Paris , pour y ouvrir sa première boucherie . Mais il restera toujours fidèle à sa région et notamment à St Aubin sur mer ou il séjournera régulièrement dans sa villa face à la mer .
Clérambosq Cédric .